La brise marine souffle sur vos visages. Elle transporte avec elle des relents de poisson et d'eau salée, accompagnée d'échos lointains, sans doute les éclats de voix de quelques marchants qui tentent de refourguer leurs fruits de mer. Le port d'Osharie est un endroit paisible, un peu comme toute l'île. Paradis terrestre, comme on la décrit parfois.

Vous avez beau faire partie des pirates les plus redoutables de votre génération, vous êtes actuellement alignés comme de bons petits soldats. Les structures gouvernementales ont eu raison de votre audace... quoique ? Quoi qu'il en soit vous écoutez, avec plus ou moins de patience, le discours de l'émissaire royal qui vient vous accompagner en mission.

C'est un petit homme qui ne doit pas dépasser le mètre soixante-dix, très fin, mais très droit et propre sur lui. Quand on le voit, avec son visage dur et ridé, sa petite perruque d'aristocrate et son air coincé, on se doute qu'il n'a pas l'habitude d'avoir pour mission de travailler avec des brigands comme vous. Mais cela, c'est son souci.

"Je me doute qu'on vous a déjà expliqué le fonctionnement des dispositifs qui sont à votre poignet", vous dit-t-il, "mais je préfère récapituler. Ces bracelets vous enverront une décharge qui vous neutralisera dans le cas où je presserais ma propre télécommande. J'espère que je n'aurai pas à m'en servir et que cette mission se déroulera avec respect et dans une entente mutuelle."

Il reprend son souffle alors qu'il retourne sur ses pas.

"Je vous rappelle également qu'ils sont reliés à la fréquence cardiaque des jumeaux royaux, princesse Mérédith et prince Hypollite. Dans le cas où le cœur de l'un des deux enfants viendrait à s'arrêter, vos bracelets et votre bateau exploseraient. Vous et moi avec, bien entendu. Cela vaut également si nous nous éloignons trop d'Osharie, et que vos dispositifs ne parviennent plus à capter les signaux de ceux qui ont été implantés sur le cœur des jumeaux. Si vous êtes prêts, je laisse la parole à votre capitaine et vous laisse le soin de larguer les amarres. Quant à moi, j'aimerais m'entretenir avec celui qui s'occupera de votre itinéraire."

Ed écoutait à moitié. Il comprenait qu'il n'aurait pas d'autre choix que d'obéir aux ordres mais il était un peu ivre et réaliserait sûrement plus tard à quel point les bracelets étaient dangereux. En attendant il découvrait plutôt les têtes qui l'accompagnerait à bord du vaisseau.

Benjamin n'écouta aucun mot du questeur, trop absorbé par la lecture de son livre saint. D'un coup, il ferma son livre et:
-Amen mes cocos gueula le père Benjamin comme si les paroles du questeur était une prière.

Le père Benjamin est un homme assez grand et fin,mais il est assez spécial: vous allez l'A-D-O-R-E-R mes cocos.

"Les affaires reprennent !" furent les seuls mots du capitaine Rethel, alors qu'il s'apprêtait à rejoindre le navire en courant presque, ayant dans l'idée de faire connaissance avec les membres inconnus de l'équipage une fois à bord.

Avant d'entendre le petit émissaire demander celui qui allait s'occuper de l'itinéraire.

Il avait beau être très pressé d'inspecter son bateau de fond en comble -bon sang ce qu'il lui avait manqué !-, il fit demi tour avec cette espèce de nonchalance débordante d'une énergie qu'il commençait à avoir du mal à contenir, tant il avait lutté pour garder son calme durant le "discours".
Non pas qu'il était fâché qu'on l'enchaîne à deux gosses de riches dont il n'avait strictement rien à secouer, c'était surtout le fait qu'il n'avait pas le droit de le crier à ce moment là qui l'incommodait.

"Faites vite je vous prie, vous m'obligeriez", lâcha-t-il d'un ton châtié comme ils en usaient à la cour, un sourire à mi chemin entre la moquerie et la condescendance aux lèvres.

Derrière lui, les premiers retours de son équipage semblaient assez amusants, certains étaient déjà ivres, d'autres braillaient... Non, vraiment, ce voyage s'annonçait bien. Il prit un instant pour se retourner et faire une grande révérence à la cuisinière, accompagnée d'un sourire. "J'aime votre enthousiasme, madame."

Sur ce, il partit à la suite de l'émissaire.

Lizbeth détestait la situation actuelle... Déjà, elle détestait effectuer des corvées, qu'elle laissait volontiers aux autres. Et la, c'était en plus une corvée imposé par ces hypocrites d'aristocrates. Elle jeta un coup d'œil aux autres. Pour beaucoup d'entre eux, le bracelet ne les préoccupaient pas énormément... Elle si. A tout les coups, cette technologie maudite allaient leurs jouer des tours, et ça elle ne l'appréciait pas trop. De plus, l'espèce de gnome aristo qui allait les accompagner lui courrait déjà sur le système...
Le coefficient d'inefficacité de cet homme dépassait déjà des cents et des milles sur le bateau. Son bateau... enfin celui du capitaine. Mais vu qu'elle avait passé toutes ses aventures, c'était un peu comme sa maison.
-Ilda!
rappela t'elle a l'ordre en regardant la jeune fille s'écarter, et les gardes la regardant d'un mauvais œil.

L'émissaire ne comprit absolument pas le second degré évident qu'il y avait derrière les formules de "politesse" du capitaine. Aussi s'inclina-t-il tout à fait sérieusement pour se présenter. "Je me nomme monsieur de Manvussa. Avec votre permission, j'aimerais récapituler notre itinéraire ainsi que les étapes de la mission qui nous attend."

Uyann manqua d'exploser de rire, mais acquiesça tout de même, impatient d'en finir. Il en avait vu des nobles, mais alors des coincés pareils...

Matt: *Il écouta le type et avait regarder le gars pendant qu'il faisait son discours. De nature taiseux, il écouta les gens parler sans intervenir. Il avait les bras croisés sur sa poitrine, l'air neutre, ses yeux verrons toujours à l'affût.*

Le père Benjamin remarqua ses nouveaux "cobayes". Il s'imagina déjà entrain de trifouiller dans leurs tripes. Il fit quelques pas, se qui fit voler un peu son manteau de prètre, il parla d'une voix forte comme si il était dans une église.

-Mes chères cocos d'équipage, Je me Nomme père Benjamin Hollanders, je serai votre "médecin" à bord, J'espère vous voir très vite car j'adore m'occuper de mes patients. Je deteste que trois choses : qu'on rentre dans mon "infirmerie" sans mon autorisation ou blessures et que ont dise que je suis méchant et qu'on touche à mon chapeau!!! Sur ceux, Ave Mortem! 

Il se replongea dans son livre de prière.

"Très bien." Manvussa ouvrit une carte pour la montrer au capitaine.

"Notre première destination est la montagne Ping, bien entendu, pour récupérer l'artefact. Comme vous le savez, il s'agit d'un peuple de puissants moines guerriers, et tous les navires que nous avons envoyé ont fini au fond de la mer. C'est entre autres pour cela que nous envoyons désormais des pirates... mais j'ai confiance en vos capacités. Nous devrons sans doute faire une escale ou deux avant d'y arriver, probablement à Malachite. Si tout se passe bien, nous nous rendrons alors sur l'île de Loonquawl, où nous attendra la princesse Mérédith et son escorte. Nous emprunterons alors un navire sous-marin pour nous rendre à Laguna et livrer l'artefact. Tout vous semble clair ?"

Lizebeth suivit l'aristot et le capitaine, qu'elle salua en esquissant un leger sourire.
-Monsieur Rethel.
Elle regarda la carte et ecouta l'aristo.
-C'est parfaitement clair... Mais je la sens pas votre histoire de moine ninja guerrier... D'ailleur, si on reussi, y a une autre récompense que la liberter? Parcequ'on parle des ping la.

"Il est normal que vous ayez quelques appréhension, puisque personne n'a réussi à récupérer cet artefact depuis bien quelques centaines d'années. Quant à votre récompense, sa majesté a décrété que ne pas mourir vous suffirait", répond l'émissaire à Lizebeth.

"Parfaitement clair, c'est la huitième fois qu'on me l'explique aujourd'hui, ne vous en faites pas. Puis-je ?", fit-il dans un geste en direction du navire.
Il avait déjà oublié le nom de l'émissaire mais il se garda de lui dire, persuadé que cela lui reviendrait plus tard.

"Lizebeth, ma chère !" salua-t-il la cartographe, "Je vous inviterais bien volontiers à monter à bord, nous aurons le temps de reparler de notre mission plus tard ! Nul doute que la liberté est déjà une grande récompense pour des gens tels que nous."
Quelque chose dans le sourire qu'il accorda à la jeune femme semblait dire qu'aussitôt libre sa première directive serait d'ordonner la recherche de l'émissaire pour le couper en rondelles lui même, mais il préférait prendre ça avec humour.

Benjamin vit que de nombreux membres d'équipages montés déjà sur le bateau. D’ailleurs, son infirmerie, sa collection de globe oculaire, ses instrument de tor...médecine. Le prêtre referma son livre et le rangea proche de son cœur et s'en alla d'un pas énergique en direction du bateau, à la recherche de son "infirmerie" et de ses précieux.

L'émissaire Manvussa acquiesce. "Voilà qui nous épargne bien des soucis. J'espère que vous avez bien retenu." Il n'y a pas la moindre pointe de sarcasme dans sa voix et il paraît tout à fait sincère. "Sur ce, je vous laisse à vos directives, vous restez capitaine et il est de votre responsabilité de mener vos hommes." A ces mots, l'émissaire se dirigea vers les cabines, toujours très droit en s'aidant de sa canne incrustée.

"Nous avons bien retenu..."
Elle attendit qu'il s'éloigne.
"Je vais voir Isia... Elle pourra peut etre bricoler nos bracelet."
Elle fit quelques pas et regarda le capitaine
"Uyann, si vous me le permettez, je lui metterais moi meme sa tete sur un pic et je le l'enverrais par le fond le ventre cousu de pierre moi meme, ce type."
Puis elle se remis en marche voir Isia.

Une fois l'émissaire suffisamment loin, le capitaine rit.
"Enfin, j'ai cru ne jamais en être débarrassé ! Je me demande jusqu'où il sera sourd et aveugle, quitte à trimballer un nobliau il aurait au moins pu être distrayant !"

Il acquiesça à son amie, rajoutant tout de même dans un large sourire : "Je me chargerai de faire parvenir la tête à notre cher et bon roi, si cela vous sied. Elle ferait un piètre trophée de chasse."

Il jeta un oeil au pont qui menait au navire..
Et s'y lança en courant, n'attendant pas spécialement une Lizebeth qui devait être habituée, escaladant la rambarde pour, dans un coup de vent, dévaler les escaliers menant à l'étage inférieur pour explorer le bateau et vérifier chaque détail, décidément content de revoir ce rafiot.

Lizbeth leva les yeux aux ciel.
"un grand gosse..."
Elle monta plus lentement en caressant doucement le bois ciré, mais abimé, du navire.
"tu m'avais manqué, vieu rafiot... Parfois je me demande encore comment tu arrive encore a naviguer... Puis je me rappel que j'ai eu des cours de physique."
Elle ouvrit une porte du bateau et se dirigea vers la cuisine, ou naturellement, elle trouverait surement Isia.