Iymril se redressa un peu...
"Les deux ne sont pas recommandable... Mais... Disons que si nous n'avions pas accepté le deal, on serait surement mort maintenant..."
Et adressa un sourire à son compagnon Mer.
"Alors que là... On pourra au moins survivre jusqu'à notre prochaine rencontre avec l'un des deux deadras... Mais... Tu n'es pas obligé de m'accompagner, vraiment..."
Elle se rapprocha doucement de lui, rampant quasiment, toujours autant endoloris malgré la potion. Après tant d'effort, elle vint se coller à lui, avec un air un peu gêner.
 
"Je suis désolé d'être si entreprenante, mais je meurs de froid..."
Dit-elle t'elle en tremblant de tout son corps.
"Nous passerons cette nuit... J'en suis certaine..."
Du bout de ses ongles crasseux, elle gratta de la mousse au mur de la caverne et agrippa une planche d'un tonneau ruiné par le temps, qu'elle déposa devant eux. Il n'avait que ça... Et il fallait un miracle pour allumer un feu avec ce truc.
"Allez cou... courage..."
Laissa-t'elle échapper entre deux quintes de toux.
"Je vais essayer de t'allumer un feu... Mais ne t'attends à rien..."

Iymril tandis la paume devant elle, et souffla longuement... Au creux de sa main, une étincelle jailli, puis une autre, puis encore une... Puis... Une flamme naquis. 
Un léger sourire d'espoir tordu par le maux de tête intense que lui provoqua l'utilisation de la magie s'afficha sur son visage. Sans dire un mot à son compagnon d'infortune, elle déposa la flamme sur la mousse, en espérant qu'elle dure assez longtemps pour sécher les combustibles qu'elle avait amassé. Puis, exténuée, elle agrippa le bras de Valmiron avant de tourner de l’œil.

Quitter l'Archipel de l'Automne était un sort pire que la mort. Il l'avait toujours su, mais ce n'était qu'à présent qu'il pouvait vraiment le comprendre. Il s'était attendu au pire, mais pas à se faire voler, devoir embarquer clandestinement sur un navire pour être jeté par-dessus bord sans procès, rencontrer un prince Daedrique près d'un cadavre brûlé, et maintenant mourir de fatigue et de froid, alors qu'une dunmer s'accroche désespérément à lui pour se réchauffer. L'extérieur de l'Archipel avait décidément dépassé toutes ses espérances. 

Il observa Iymril qui tentait d'allumer un feu, et une petite lueur d'espoir éclaira ses yeux en même temps que la petite flamme éclairait la pièce. Il soupira de soulagement, et se surprit à s'accrocher au bras de la dunmer plus fort qu'il le voudrait. Il aurait voulu faire plus, mais entre la perte de ses pouvoirs, la fatigue, le sifflement de la tempête qui grondait dehors, et l'empêcherait d'aller chercher des ingrédients... il n'y avait pas grand chose qu'il pouvait faire.

"M-merci. Cela a dû vous épuiser", il remercia Imryl, bien qu'un peu inquiet. Mais soulagé à la fois. Peut-être ne mourraient-ils pas, finalement. A cette pensée, les paupières du haut elfe se fermèrent d'elles-mêmes. Il ne protesta pas une seconde lorsque l'elfe noire agrippa son bras. "Dormez bien... et merci..." Il parvint à marmonner avant de partir. Il n'était plus capable de réfléchir à rien. Il savait juste qu'il voulait se laisser aller, et s'en vint bientôt, tombant dans un sommeil profond et lourd.

___

Lorsque Valmiron ouvrit les paupières, il se demanda d'abord où il était, avant de se demander s'il était mort. Son corps s'éveilla après lui, et toutes ses douleurs avec ; il conclut donc qu'il était bien vivant. La veille, il se serait endormi n'importe où, mais maintenant qu'il était réveillé, il se rendait compte à quel point le sol était dur et inconfortable. Il se dégagea et s'étira lentement, cherchant à apaiser ses engourdissements et autres souffrances.

Le feu s'était éteint pendant la nuit, et il n'en restait que les morceaux noircis d'une partie des combustibles. L'odeur d'humidité était plus forte que la veille, mais elle se mêlait à celle de la rosée du matin. La porte de la cave laissait passer quelques rayons de soleil. Ses vêtements et ses cheveux avaient séché contre lui, et bien qu'il tremblait légèrement, il avait moins froid qu'auparavant. Pendant un moment, il se sentit réconforté de savoir qu'il avait bien survécu, et que le matin était arrivé. Jusqu'à-ce qu'il se demande si ce qu'il avait vu était un rêve ou pas. Probablement pas. Ou il ne savait pas comment il était arrivé ici.

Il jeta un œil à Iymril, et une once de culpabilité vint se mêler à se reconnaissance. Il pensa qu'il fallait lui rendre la pareille, pour le feu qu'elle avait réussi à faire partir. S'il se souvenait bien, ils étaient tout près du lac Rumare, mais il ne devrait pas trop s'éloigner. Peut-être trouverait-il du muguet ou du lys non loin de là ? Ces fleurs pourraient apaiser les douleurs de la jeune femme. Après tout, il s'imaginait qu'elle n'irait pas bien mieux que lui à son réveil. Sans un mot, et en faisant de son mieux pour ne pas la réveiller, il passa la porte.

Le jour était déjà levé, et la tempête s'était apaisée. Valmiron n'entendait que les bruits de la forêt, et tout au loin, il pouvait apercevoir ce qui devait être le lac. Une odeur boisée et humide atteint ses narines, et ne serait-ce que pour un moment, le haut elfe se sentit apaisé. Il commença sa quête d'herbes utiles. Il devrait improviser un mortar et un pilon, à moins qu'il en trouve dans la cave lorsqu'il reviendrait. Leur simple consomption pouvait être bénéfique, mais bien moins que s'il pouvait en extraire leur essence pour en faire une potion. De temps en temps, il jetait un oeil à la cave, pour s'assurer que Iymril et lui ne se rateraient pas.

Iymril fut tiré de son sommeil de plomb par les rayons du soleil qui passaient par la porte de la caverne. Elle entrouvrit doucement ses yeux, dont les paupières restèrent un peu collé, et se redressa doucement. Tout son corps lui faisait mal... Mais elle était bien vivante, et son esprit était clair...
"Tu l'as fait..."
Se souffla t'elle en observant sa main couverte d'égratignure... Elle se redressa doucement dans un râle de douleur, et regarda autour d'elle. Pas de Valmiron.
"T'as pas fait ça... Espèce de lâche..."
Souffla t'elle dans un élan de rage. Ils étaient sensé s'aider. Ses chances de survies s’amenuisait sans lui, dans l'état ou elle était. Et ne parlons pas de lui... Qui était dans le même état qu'elle. Et dire qu'elle lui avait fait un feu en utilisant ses dernières forces hier soir.

Ronchonne, elle se mit sur ses deux pieds, non sans tituber un peu, et ramassa une pierre quand son ventre gargouilla. Elle était morte de faim, et elle ne gagnerait rien à rester dans cette fichue caverne. Avec un peu de chance, si elle trouve une route, elle pourrait tomber sur un convoi. Marchands, impériaux, esclavagistes, cannibales... Elle s'en foutait. Elle voulait juste sortir de cette fichue foret, et sortir de ce foutu cauchemar.
Elle sortit de la cave une pierre à la main, et l'autre posé sur la hanche qui avait été transpercé par le morceau de bois, qui lui faisait toujours aussi mal.

Elle fit quelque pas dehors, en observant la fichue foret... Tout ce vert et ce soleil... C'est comme-ci le temps lui même continuait de la nargué en se moquant de sa situation actuelle. Enfin... Elle était tout de même heureuse que la tempête se soit calmée.
"Bon... Quand faut y aller..."
Iymril choisit une direction au hasard (le hasard étant le plus censé des choix, pensait-elle, dans l'état ou elle était) et commença à marcher... Quelques secondes. A peine avait elle fait un pas qu'elle voyait déjà une ombre fureter dans les fougères, non loin. Elle se figea, et scruta un peu, prête à lancer la pierre de toutes ses (minces) forces... Mais elle se ravisa lorsqu'elle aperçu qui était la 'menace'
"Ah! C'est donc toi! J'ai cru que tu m'avais lâchée! Je suis soulagée."
Dit-elle à Valmiron d'une voix forte mais érinté.
"Réveille moi la prochaine fois... ça ne se fait pas de lâcher une demoiselle comme ça."


La Dunmer s'approcha de son compagnon d'infortune et leva un sourcil.
"T'essaie de faire de trouver des herbes pour des potions? Ne compte pas sur moi... Je suis une véritable brêle dans ce domaine. En revanche je veux bien te proposer quelque chose... Je meurs de faim, et on ne pourra rien faire de constructif dans ces bois, à part y crever, ou y cueillir des fleurs. Je te propose qu'on essaye d'avancer, et qu'on trouve une route. Profitons des forces qui nous reste avant que la faim nous tenaille."

Valmiron devait avouer que la verdure de Cyrodiil n'était pas désagréable à regarder. Désordonnée, certes, et fort mal entretenue, mais cela lui donnait un certain charme sauvage. Tout était d'un vert chatoyant, et l'on n'en voyait pas le bout. Pendant un instant, il se rappelait quand il allait cueillir des herbes dans la nature de l'Archipel de l'Automne. Il savait exactement où aller, car tout était planté et organisé avec minutie. Ici, la disposition des fleurs utiles était laissée au hasard, et il devait écarter de nombreuses mauvaises herbes avant de trouver ce qu'il cherchait. Il y perdait beaucoup de temps, mais il devait reconnaître une certaine beauté à ce chaos.

Malgré ses difficultés, le haut elfe put trouver exactement ce qu'il cherchait, à savoir du muguet et du lys tigré. Il avait été correct, lorsqu'il avait assumé se trouver près de la grande forêt de Cyrodiil. Peut-être n'avait-il pas tout perdu de ses cours de géographie. Il se trouva si pris dans sa cueillette qu'il n'entendit même pas la dunmer quitter la cave, et sursauta lorsqu'il entendit sa forte voix, pris de court.

"... Bonjour Iymril", la salua-t-il. Il rougit légèrement d'embarras lorsqu'elle le réprimanda. "Vous... lâcher? Oh non, loin de moi l'idée. Vous deviez être éreintée et ne souhaitais pas interrompre votre repos..." Peut-être que ne pas réveiller les gens était une politesse qui ne s'appliquait pas lorsque l'on tentait de survivre dans une forêt. "Je souhaitais trouver des herbes pour vous soulager avant votre réveil, mais j'imagine qu'il est trop tard à présent." 

Il écouta son opinion avec attention, et opina de la tête. "Cela dépend de quelles fleurs nous parlons." Il lui tendit une fleur de lys tigré. "Celle-ci, par exemple, permet de soulager les douleurs musculaires et restaurer la vigueur." Il regarda en direction du lac Rumare. "Je sais qu'il en pousse dans la grande forêt de Cyrodiil, ce qui nous place entre l'est et le nord-ouest de la capitale impériale..." Valmiron connaissait énormément de plantes différentes venant des quatre coins de Tamriel, ainsi que là où elles poussaient, mais jamais il ne s'était imaginé pouvoir utiliser ce savoir dans une situation pareille.

"Enfin, vous avez raison. Rester ici ne nous servira en rien. J'assume que nous nous sommes trouvés près du lac Rumare, je suggère donc de l'utiliser comme repère et de marcher le long de sa rive. La cité impériale ne devrait pas être bien loin. Quelques heures de marche dans le pire des cas, peut-être moins..."

"Dans l'état ou on est, ça serait un miracle qu'on nous laisse pénétrer la cité impériale... Je veux dire... regarde nous... je sais même pas si on nous laisserait rentrer à Markath avec notre allure."
Elle passa sa main dans ses cheveux roux foncé... pour découvrir avec horreur qu'ils étaient tout emmêlés, collés et boueux...
Iymril grimaça en regardant sa main et souffla du nez. 
"Non... clairement pas... Je vais être obligé de passer chez un visagiste."

Cette façon de penser était tout à fait la jeune femme... Sous l'effet de la pression, elle préférait se soucier d'infimes problèmes, par rapport à ceux largement plus grands qui se posaient actuellement. 
Cela dit, elle n'avait pas tord. Un certain culte du corps s'était imposé chez les impériaux, qui tentaient, certainement, de se donner une bonne images. Cuirasses dorées, casque reluisant, vêtements de bonnes factures... Les impériaux étaient connu à travers les contrées pour être plutôt soignés.

"On gagnerait peut être à... Emprunter, des vêtements a des gens, et ensuite nous laver à l'eau claire. Je veux bien jouer la disciple de Namira, mais avec nos blessures, c'est un coup à chopper une gangrène. Et vu l'entaille que j'ai encore au visage... j'ai pas envie de tenter."
Dit-elle en passant ses doigts sur la large coupure cuisante qui barrait son visage. Elle avait certes été refermé par la potion, mais la chaire etait encore rose, et il lui semblait que la blessure était chauffée à blanc. Cela dit, elle n'y connaissait rien en médecine. Elle ne savait même pas si on pouvait chopper une gangrène avec ça...

Elle fit volte face en direction du lac, caché par la forêt, et posa les mains sur ses hanches.
"Tu pense que tu pourrais finir la potion que tu voulais faire? On pourrait la partager. Je pense qu'on en a autant besoin l'un que l'autre."

Valmiron n'avait pas pensé à rentrer à l'intérieur. Quoi qu'il dût bien y avoir quelques mendiants dans les rues, mais il ne souhaitait pas se faire chasser par les gardes. Il ne supportait pas bien la confrontation.
 
« Peut-être pas à l'intérieur, mais il doit bien y avoir de quoi nous habiller, ou peut-être nous laver à l'extérieur de la cité. Je doute que nous soyons les seuls à ne pas rentrer, pour une raison ou une autre... et de toute manière, la cité impériale reste notre point de repère le plus proche. »
 
Le haut elfe ne prit pas la peine de tâter ses propres cheveux. Déjà en temps normal, ils frisaient facilement. Il se doutait bien qu'ils ne devaient pas être agréable à l'œil. Pour le moment, il préférait s’inquiéter de choses plus importantes.
 
Face à la proposition de Iymril, Valmiron prit un air confus pendant quelques secondes. « Emprunter ? Mais si vous ne pensez pas qu’on nous laissera rentrer, pourquoi est-ce que quiconque accepterait de nous pr… oh. » La réalisation s’afficha sur son visage, avant de laisser place à une forme d’embarras. Evidemment que c’était ce qu’elle voulait dire. « … Pardonnez-moi », bégaya-t-il, « évidemment. Je veux dire, je préférerais ne pas avoir à en arriver là, mais sans doute… »
 
Il observa la joue de l’elfe noire d’un air concerné. « Votre plaie s’est refermée, et par conséquent, elle ne devrait plus s’infecter. » Puis, il prit un air amusé, et cacha son petit sourire derrière une main. « Je… comptais faire cette potion pour vous, pour vous remercier d’avoir allumé le feu. Mais si vous insistez pour la partager, je n’y vois pas d’inconvénient. » Il faisait de son mieux pour avoir l’air moins amusé qu’il était, et de reprendre un air sérieux.
 
Avec ça, il cueillit l’une des dernières herbes qu’il lui manquait, avant de se diriger à nouveau vers la cave. « Y aurait-il un mortar et un pilon, près d’ici ? Cette cave avait l’air d’avoir été habitée, après tout. Et s’il n’y en a pas, j’improviserai de mon mieux. » Il se tourna à nouveau vers la jeune femme, un air curieux au visage. « Oh, et pardonnez-moi… Markarth ? Est-ce à… Bordeciel ? » Il se souvenait vaguement de ce qu’il avait étudié de la géographie. « Comment est-ce ? » Il avait une drôle de lueur dans le regard, qui trahissait son grand intérêt.

"Oui... Markarth est à Bordeciel... C'est très beau et remplis de vielles pierres et artefacts Dwemer, mais..." 
Comment ne pas briser les rêves de l'elfe sans pour autant lui couper l'envie de voyager... Elle se gratta le front avec un sourire gêné.
"Disons que les Nordiques et les habitants de Bordeciel trop trop axé sur la communication inter-peuples..."
A tel point qu'elle avait du foudroyé quelqu'un avec ses arcanes pour qu'on lui foute la paix... Action pas très apprécié par la garde, qu'elle avait du fuir...
" En tout cas... avec tes grandes oreilles, tu rentre pas, ou juste pour devenir esclave. Ah... et la concentration d'orc autours est assez... élevé." 

Iymril commença doucement à marcher vers le lac. 
"Tu veux vraiment retourner fouiller dans la cave ? A part la mort et de l'humidité je sais pas si on pourra trouver grand chose... Je pense qu'il vaut mieux improviser... Deux gros cailloux et c'est réglé non ? "
Elle marqua une pause. 
"Quand un l'emprunt de vêtement... Libre à toi de ne pas en vouloir, mais moi, je fais pas sans." 

Le chemin dans la forêt était étrangement paisible, contrastant fortement avec le temps d'hier... Il aurait été presque agréable de marcher... si elle n'était pas si ankylosée et remplie de courbature en tout genre. 

"C'est ton premier voyage toi Valmiron ?" 
Elle adressa un petit sourire à son compagnon d'infortune
"On c'est mutuellement sauvé la vie... Je peux t'appeler Valmiron ?" 
Elle dégagea quelques buissons, et elle aperçu enfin les rives du lac, après seulement quelques minutes de marche.